Comme toutes les personnes qui franchissent les sas d’une salle de marchés, la première fois, un peu comme un enfant, on regarde partout, on souhaiterait participer à la création de toutes ces lumières qui clignotent sur les écrans. Mais souvent, on pense que c’est inaccessible et réservé à une élite.
Ce n’est pas le cas.
Qu’est-ce qui change par rapport à un environnement de travail habituel ?
– Des horloges avec les heures de Paris, Londres, New York, Tokyo
– Un open space parfois bruyant
– De grands écrans plats diffusant les chaines d’actualités financières
Si vous travaillez dans une société de services informatiques, vous êtes peut-être développeur (Maîtrise d’œuvre) ou Business Analyst (Maîtrise d’ouvrage).
Dans ces cas, votre métier est de faire en sorte que les outils informatiques fonctionnent.
« Fonctionner », cela peut vouloir dire : « tendre vers la perfection ».
Mais les bugs font malheureusement partie intégrante du logiciel à partir du moment où ce dernier est complexe, qu’il évolue et que les coûts doivent être minimisés.
On peut en effet mettre l’accent sur les tests, mais la solution zéro bug ne fonctionne qu’à coûts et délais importants.
Dans un monde de Bisounours, nous aurions effectivement des budgets et des délais infinis ; mais le monde de la finance est tout autre.
L’objectif est donc de réussir à trouver, pour chaque projet, le juste équilibre qualité/ coût / délais qui répond aux attentes du client.
En termes de qualité, le client nous demande de répondre aux attentes des utilisateurs du front office. Ces utilisateurs peuvent être des commerciaux (sales) ou des traders.
L’objectif est de leur proposer des outils :
– intuitifs (les assistants trader liront les guides utilisateurs, les traders, très rarement),
– rapides (car les utilisateurs ont l’habitude du temps réel),
– opérationnels (minimiser au maximum les bugs et arrêts de service).
Face à ces exigences, les consultants doivent faire preuve de qualité :
Intuitif
Pour rendre les applications « User Friendly », il ne faut pas hésiter à proposer des solutions ergonomiques et agréables d’utilisation.
Pour les connaître, il faut être un peu geek, certes, mais aussi aimer faire de la veille.
Tester les logiciels les plus populaires est une bonne pratique car ils deviennent souvent la norme.
Rapide
Le logiciel doit être rapide mais le consultant également.
De même qu’on peut faire de l’optimisation de code lorsque les temps de réponse sont longs, les méthodologies de travail permettent d’être plus efficaces (SCRUM, LEAN, CMMI, etc). Il faut savoir y prendre de bonnes idées.
Opérationnel
Comme ces applications doivent absolument fonctionner, on peut utiliser « ceinture, bretelle et salopette ».
Les serveurs de secours sont indispensables pour garder l’application disponible en permanence. Il faut connaitre les infrastructures et savoir basculer rapidement sur les backups en cas de problème.
Pour assurer un niveau de qualité en accord avec le client, il faut également l’aider à définir la politique de tests et la mettre en place.
Mais le bug est vicieux, il sait passer entre les mailles du filet et on doit donc savoir expliquer de façon diplomatique pourquoi un problème est arrivé et quelle solution a été mise en place pour y palier.
Comme vous pouvez le constater, ces compétences qui s’affinent avec l’expérience sont largement accessibles.
Personnellement, je m’y suis épanoui au point que, même si je gagnais 10 millions au loto, je n’arrêterais pas le boulot (au-dessus de 10 millions, j’avoue, je commencerai à réfléchir J).
Plus sérieusement, ceux qui en rêvent n’ont pas à hésiter. Car bosser au front office, si vous avez ces qualités, c’est seulement faire un job de l’autre côté d’un sas, avec tous les avantages passionnants que cela comporte.
Auteur : Gaëtan DE JACQUELOT